
L’image pourrait faire sourire. Et pourtant, elle est tout ce qu’il y a de plus sérieuse. L’équipe de France des jeunes avait cette année une ... kiné officielle au sein de la délégation. Anne Guérin a occupé cette fonction pendant plus de vingt années au sein de l’équipe de France d’athlétisme, puis de celle de tir à la carabine. A ce titre, elle a participé aux JO d’Atlanta en 1996. Elle est aujourd’hui kiné du sport et masse notamment de nombreux basketteurs. Maman de Juliette, qui fait partie du Groupe France, elle s’est mise au service de la FFE pour la durée des championnats d’Europe.
Pourquoi une kiné en équipe de France d’échecs ?
Déjà parce que l’opportunité s’est présentée. J’accompagnais en effet ma fille qui jouait les championnats d’Europe. La FFE m’a proposé du coup d’être la référente officielle pour tout ce qui concernait les petits bobos. C’est toujours bien d’avoir une personne du domaine médical ou paramédical dans le staff. Et c’est très important, également, d’avoir une femme dans l’encadrement.
Concrètement, qu’avez-vous eu à faire durant ces deux semaines de compétition ?
On pourrait résumer en disant que j’étais là sans être là. J’avais surtout un rôle de prévention, en étant notamment disponible en permanence. En cas de problème, je pouvais faire l’intermédiaire avec un médecin. Et surtout, en tant que maman, je suis à l’écoute des petits, et tout particulièrement des filles quand il y a des coups de blues. C’est inévitable après une défaite et pendant deux semaines de compétition.
Ceci dit, et très concrètement, j’ai bien eu des massages à faire (rires). Il y a eu quelques problèmes de lumbago et de torticolis en raison du stress, et un entraîneur s’est fait une légère entorse en jouant au foot lors de la journée de repos.
Vous avez été également kiné de l’équipe de France de tir pendant de longues années. Comment comparez-vous les joueurs d’échecs et les tireurs ?
C’est sûr que les joueurs d’échecs n’ont pas encore vraiment la culture "kiné" (rires). Ils ne font pas d’étirements et n’accordent pas suffisamment d’attention à l’importance d’avoir une bonne posture sur la chaise. En dehors de l’aspect purement physique, il y aurait également un travail considérable à faire sur la prévention du stress. Une compétition de 10 jours, surtout pour des enfants, c’est éprouvant. La qualité du sommeil, par exemple, influe sur celle du jeu. A la différence du tir, ou de nombreux sports, aux échecs, il n’y a pas d’éliminés. Dans un 100 mètres, par exemple, si on loupe sa course, on s’arrête là. Alors que dans un tournoi d’échecs, il faudra toujours aller au bout. Une bonne hygiène de vie en est d’autant plus essentielle.